Nommé « Nuad Boran » (Nuad = Pression et Boran = ancien, traditionnel), le thaï au sol existe depuis plus de 2500 ans. Issu de la rencontre entre l’art du massage indien et le Bouddhisme, il aurait pour Père fondateur Jivakala Kumar Bhaccha, médecin du nord de l’Inde contemporain de Bouddha devenu thérapeute de la communauté monastique bouddhiste. Transmis oralement de maître à disciple pendant des milliers d’années, le thaï au sol était une façon de transmettre la compassion et l’éveil par le toucher. Ce savoir est peu à peu sorti des temples pour se transmettre dans les familles de paysans. Le Nuad Boran permettait de soulager les muscles fatigués par le travail dans les champs. Au fil du temps, le massage s’est inscrit dans l’art de vivre des Thaïlandais.
La médecine traditionnelle thaïe se concentre sur 10 canaux principaux appelés « sen » (méridiens en médecine chinoise). La pratique du thaï au sol s’intègre dans la prévention de la santé par stimulation de ces « sen » pour restaurer une relation harmonieuse entre le corps et l’esprit. En 1830, le Roi Rama III commence à collecter l’ensemble des savoirs disséminés aux quatre coins de la Thaïlande pour les réunir au sein du célèbre temple Wat Pho. Les textes, statues et gravures sur l’art du massage côtoient ceux sur les pratiques médicales et les plantes. En 1906, Rama V fait traduire ces connaissances ancestrales en Thaï moderne pour les intégrer à l’enseignement de l’école de médecine. Reconnu comme profession en 1920, le Nuad Boran est introduit dans l’enseignement délivré au temple Wat Pho à partir de 1962.
Le thaï au sol se pratique au sol sur un futon, vêtu d’une tenue souple. La séance commence en posture assise, se poursuit sur le dos, puis sur les côtés et sur le ventre. Le praticien met en mouvement chaque partie du corps pour délier les articulations avant d’entamer des séries de pressions sur les muscles. Cet enchainement, qui s’apparente à une danse chorégraphiée, ne demande aucun effort de votre part. Les pressions faites avec les paumes des mains, les pouces, les coudes et les pieds viennent relâcher en profondeur toutes les chaînes musculaires.
Selon l’intensité de la pratique, le thaï au sol a la réputation d’être douloureux, aussi bien en Thaïlande qu’en France. Teintée de mes expériences en Shiatsu et Yoga, ma pratique du thaï au sol prête une attention particulière à l’écoute des tensions et ne force jamais un muscle à s’étirer. Lorsqu’une zone est douloureuse, j’augmente progressivement les pressions pour amener vers un relâchement en douceur.
